Avant de vous parler de « Comment je réussis à intégrer l’Ayurvéda dans ma vie », il me semble intéressant de vous partager un peu plus en détail et en tout humilité ma vision de cet art de vie.

Histoire

Il est important de comprendre que l’Inde est fondée sur une culture basée sur la tradition orale et non écrite. L’histoire de l’Ayurvéda est enveloppée de mystère, car l’écriture était considérée comme une méthode inférieure pour enregistrer les faits. Selon la tradition orale, l’Ayurvéda aurait une origine divine n’ayant ni commencement, ni fin.

Les dieux auraient offert l’Ayurvéda au Seigneur Indra qui lui-même l’aurait enseigné à trois médecins sous forme de Sutras (Définition : Ecrits spéculatifs ou philosophiques rédigés sous forme d’aphorismes). Ces hymnes seront consignés dans certains Véda (Définition :Textes religieux et poétiques de l’Inde ancienne), devenant un sous-véda à part entière. A partir de cet instant, l’Ayurvéda est considéré comme une sous-branche de la connaissance Védique et est par conséquent « sacré ».

Aux alentours de 2000 à 3000 avant J-C, l’Ayurvéda va se définir en deux écoles distinctes, en faisant ainsi une science médicale classifiée. Lors de ce processus de codification, nous passons ainsi d’une tradition orale à une tradition écrite aux alentours de 2000 à 1000 avant J.C.

Comment passons-nous d’une tradition spirituelle à une science ?

Notre égo occidental a oublié son essence divine. Je vous invite à lire « Le symbolisme du corps humain, de Annick de Souzenelle » qui invite le lecteur à avoir une vision différente de l’embryogenèse, redonnant une lecture ontologique à notre corps.

En Inde, il existe un système permettant de reconnaître la matière en vingt qualités (Froid, Chaud, Onctueux, Sec, Lourd, Léger, Grossier, Subtil, Dense, Propagation, Statique, Mobile, Emoussé, Pénétrant, Mou, Dur, Doux, Rugueux, Trouble, Clair).

Toute l’Ayurvéda est basée sur l’observation. Cela en fait un système logique car il est possible de constater immédiatement les résultats de choix corrects ou inadéquats. La seule chose qu’un praticien doit faire, est d’observer les qualités dominantes chez le client. Par exemple, si nous avons une peau sèche, nous choisirons des substances ayant la qualité opposée.

Ces 20 qualités existent également dans les différents état de matières. Je vous partage un tableau provenant de l’ouvrage « Anatomie et Physiologie Ayurvédique de Vaidya Atreya Smith« .

Dans ce tableau, nous voyons apparaître la notion de V pour Vata, P pour Pitta et K pour Kapha.

La théorie des Doshas

Elle est basée sur le concept des « fonctions » envisageant le corps à travers les systèmes et leurs relations tandis que la médecine moderne envisage le corps à travers sa forme et sa structure. Les Doshas sont au cœur de l’anatomie et de la physiologie étant gérant de notre matière. Ils sont garants de l’équilibre de notre bonne santé. Par exemple, si notre rythme de vie est intense, nos Doshas auront énormément de difficultés à faire leur travail de régulateur.

Les théories des doshas peuvent être utilisés de plusieurs façons :

• Déterminer notre constitution Ayurvédique
• Comprendre les fonctions de l’anatomie et physiologie
• Déterminer les causes et types de maladies
• Définir la saisonnalité ou encore le temps
• Etc…

Les doshas représentent donc notre nature mais également notre homéostasie. Il existe sept types doshiques:

• Vata
• Pitta
• Kapha
• Vata/Pitta
• Vata/Kapha
• Pitta/Kapha
• Vata/Pitta/Kapha

Comme le tableau l’indique, les Doshas, possèdent des qualités différentes. L’Ayurvéda repose sur la théorie des opposés. Par conséquent, quand nous connaissons notre constitution, nous avons la possibilité d’équilibrer notre quotidien pour nous maintenir en « bonne santé ».

Je vous parlerai plus en détail dans un autre article, de la différence entre les Doshas.

Mon quotidien

Avant de vous parler de mon quotidien, il est important que je vous parle de ma constitution. Je suis…… KAPHA / VATA, un mélange pouvant offrir de belles possibilités comme de grands conflits intérieurs. Ma vie jongle entre des périodes anti-Kapha et des périodes anti-Vata.

Le matin au réveil

Je me lève une heure avant mon fils (c’est important) pour faire des exercices de mises en mouvement. Il peut m’arriver certains matins de faire un yoga vinyasa (yoga assez dynamique) de 20 min. Cela permet de me libérer des tensions de la nuit. Quand je ne prends pas ce temps pour l’éveil corporel, je peux travailler professionnellement (répondre aux mails et aux messages, faire des articles, de la comptabilité, etc…).

Si je ne pratique pas mon yoga, je peux également lire un livre philosophique ou pratiquer le dessin intuitif. Le matin, c’est un moment où j’adapte ma routine. Ce n’est donc pas figé.

Vous l’aurez compris, d’un coté j’ai une routine luttant contre la léthargie de Kapha et de l’autre la nervosité et l’anxiété de Vata.

Le soir avant le couché

Ce moment est un vrai rituel d’apaisement et de calme. Généralement, ma journée a été sous le signe de l’activité physique et mentale, élément qui fatigue indéniablement mon Vata.

Le soir, on ralentit, on ralentit, et on ralentit !!!

• Douche chaude (oui je sais ce n’est pas écolo et je ne suis pas adepte de la cryothérapie qui ne serait pas du tout adaptée à ma constitution !!). J’utilise un gant doux exfoliant et un savon au lait d’ânesse pour nettoyer ma peau.
• Tous les trois jours, je me lave les cheveux avec les produits Kadhi ou j’alterne entre le shampoing à l’amla et le shampoing à la rose. Je finis avec un soin sur mes longueurs. Le jour du shampoing (les filles se reconnaîtront) je me frictionne le matin le cuir chevelu avec une huile capillaire. Ayant les cheveux de nature sèche et cassante (donc Vata), l’hydratation et l’aspect nourrissant sont importants.
• Après la douche, je réalise un auto-massage du corps avec un mélange de lait et d’huile pour apporter, hydratation, souplesse et protection car ma peau est également de nature Vata.
• Après le repas, (je vous passe le rituel de mon fils qui est aussi important dans son équilibre), je me dirige dans la chambre où je réalise mes étirements pendant mon moment de lecture.
• Avant de dormir, j’observe un instant de remerciement et de gratitude pour cette journée.

Les points de vigilance sur la journée

Entre mouvement et inertie

Il est important que je trouve un équilibre entre mouvement et inertie. Trop de mouvement peut me provoquer angoisse et anxiété et trop d’inertie peut me générer de la léthargie physique et mentale ce qui favorise le flegme.

Utilisation des écrans

Dans ma journée, je fais également très attention à l’utilisation des écrans. D’ailleurs, nous ne possédons pas la télévision à la maison. Nous veillons à la qualité des informations du monde par des blogs, articles de presse ou journaux.

Activités sportives

Je ne vous cache pas, que mon activité professionnelle est déjà un sport pour moi. En plus de ma journée, je m’octroie une heure pour aller marcher en pleine nature. Ne me demandez pas d’aller à la salle, courir ou autres, j’ai besoin d’une activité physique légère, sans objectif et compétition.

Alimentation

Contre toutes attentes, je n’ai pas un régime alimentaire strict. Je mange de tout et je fais même des mélanges « dits interdits » par les préceptes de l’Ayurvéda. Cependant, nous veillons à avoir une alimentation maison non industrielle, ayant été cuisinée le jour même. Tout ce qui est possible de faire maison est fait maison.

Concernant l’alcool, cela fera l’objet d’un petit article également.

Conclusion

Le plus important n’est pas de respecter à la lettre ce que transmettent les préceptes de l’Ayurvéda mais bien de respecter les besoins de votre corps et de votre mental dans le maintient de son équilibre.

L’important étant d’aller vers soi afin de mieux se connaître.